Daniel Dezeuze, œuvres récentes
15 novembre 2007 - 26 janvier 2008

(Français)

Il s’agit de la seconde exposition personnelle de l’artiste à la galerie, après celle qui fut consacrée à son œuvre graphique en 2003 en coproduction avec le Crédac, Centre d’art d’Ivry-sur-Seine.
Ce nouveau projet permet de découvrir quelques-uns des tout derniers travaux de Daniel Dezeuze. Il présente de nouvelles pièces, dont la plupart forment des mosaïques colorées, se situant en quelque sorte en suspension, en avant du plan du tableau.
En effet, devant la prolifération des images plates ou planes, Daniel Dezeuze “fait donner la troisième dimension” et poursuit ainsi sa redéfinition du tableau et de la peinture : les Flèches, Pavillons et Peintures qui perlent, ici réunies, en sont autant d’exemples.
Si ces travaux se réalisent à travers la peinture et la sculpture “traditionnelle”, objets, installation, découpages et œuvres en rouleaux lui donnent la satisfaction d’une préhension tactile directe, où les découvertes peuvent se faire à travers les manipulations.
Pour Daniel Dezeuze, l’art a toujours eu une fonction symbolique dans les sociétés, absolument nécessaire : “Notre société est avide de créativité, et la démocratisation de l’art signifie que chaque individu, pour le meilleur ou pour le pire, peut être un créateur. Les vraies créations sont souvent noyées sous une avalanche de productions. Est-ce que le temps sauvera le meilleur ?
Mais j’ai quelques raisons d’espérer. En effet si la politique gère le ressentiment humain, l’art le digère assurément. J’emploie ici ma formule art = digestion du ressentiment (de ce ressentiment qu’a l’humain de ne pas être immortel).
Si l’art accomplit cette tâche obscure mais essentielle, il se hissera au-dessus, ou au-delà, des religions.”
Par sa démarche, Daniel Dezeuze vise à établir une expérience qui ne serait plus de l’ordre du “saisir ” mais du “non-saisir” qui se rapprocherait de l’ “otium”. Et l’artiste de déclarer : “Le Beau, selon Baudelaire, est toujours bizarre. Il sera pour moi d’autant plus bizarre qu’il restera lié aux risques que j’ai pris et continue de prendre à faire rouler les dés jusqu’à découvrir leur septième face, c’est-à-dire jusqu’à d’autres dimensions repliées aux fins fonds de la matière.”