Bernard Borgeaud, œuvres récentes
10 janvier - 15 mars 1997

 

Sensiblement en retrait par rapport à ce que les médias nous renvoient de la scène artistique actuelle, le travail de Bernard Borgeaud s’impose comme une exploration qui s’articule en séquences dont, au fil des années, le projet se révèle progressivement.
Bernard Borgeaud fait ses débuts dans le contexte parisien tout à la fin des années 1960. Dans la proximité des problématiques soulevées lors de l’exposition Quand les attitudes deviennent formes, présentée en 1969 par Harald Szemann à la Kunsthalle de Berne, il met en place des installations éphémères en extérieur et réalise sa première œuvre photograhique en 1970, Proposition pour improvisations photographiques (collection FRAC Bretagne).
Il développe par la suite une pratique où la photographie est convoquée au sein d’une exploration critique de l’espace classique, multipliant les points de vue et construisant chaque œuvre par accumulation de modules.
Celle-ci est généralement de grandes dimensions, afin de rendre nécessaire le déplacement du spectateur et de permettre à ce dernier de l’appréhender dans une immédiateté, sans toutefois l’épuiser au premier regard.
Dans D’un mur l’autre, un article publié dans le n°20 de la revue Art Présence, Michel Gauthier analyse les problématiques mises en jeu en s’attachant à une œuvre de 1979, Réserves.
L’œuvre photographique de Bernard Borgeaud se clôt au début des années 1990 par des pièces plutôt austères mais très subtiles, affirmant leur monumentalité.
Le dessin que l’artiste pratique régulièrement depuis le début des années 1980 a pris une soudaine importance, à l’occasion de deux expositions consécutives en 1994, à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris et à la galerie, où trois grands dessins à l’huile solide couvraient la totalité des murs transversaux de l’espace.
Tout en continuant la réalisation de ces grands dessins désormais sur toile tendue sur châssis, Bernard Borgeaud a renoué avec une autre technique qu’il avait abordée au milieu des années 1980, celle du scanachrome ou N.E.C.O. (Nippon Enlarging Color Operation), procédé comme son nom l’indique japonais que l’on pourrait qualifier d’hybride entre la peinture et la photographie.
Lors de séjours au Japon ces deux dernières années, il a réalisé une nouvelle série d’œuvres mettant à profit les ressources chromatiques offertes par la machine.
L’exposition que la galerie lui consacre, du 10 janvier au 15 mars, tente la confrontation des N.E.C.O. prints et des dessins sur toile, au travers de grands formats, exposés pour la plupart pour la première fois.

La galerie présente à l’occasion de l’exposition une édition originale de Bernard Borgeaud, Je dessine, strictement tirée à 20 exemplaires, signés et numérotés par l’artiste.