NEW ERA
ALAIN JACQUET, PEINTURES NEW-YORKAISES 1981-1986
Hervé Bize est heureux d’annoncer sa 3ème participation à Independent New York afin de célébrer les 10 ans de la foire en même temps que nous fêterons les 30 ans de la galerie, avec un projet intitulé New Era, Alain Jacquet, peintures new-yorkaises 1981-1986.
Pourquoi employer le terme New Era alors qu’il s’agit d’œuvres exécutées par Alain Jacquet (1939-2008), au début des années quatre-vingts ?
Le postulat de ce projet est qu’une partie de la démarche de Jacquet, trop hâtivement circonscrite autour de ses connexions avec le mouvements Pop et Les Nouveaux Réalistes, n’a pas su être considérée et ce parce qu’il n’a peut-être pas été compris car du fait de l’avant-gardisme des thèmes abordés. Son message n’est pas sans trouver aujourd’hui une résonance certaine tant les sujets sont d’actualité et le projet jusque dans sa réalisation — l’artiste ayant vécu et travaillé à quelques encablures du bâtiment où se tient la foire — rejoint les convictions de la galerie.
Suite à la diffusion par la NASA de la première image de notre planète, telle qu’elle apparut aux astronautes d’Apollo, la Terre est devenue une véritable obsession pour Alain Jacquet : avait-il prémonition que celle-ci allait être un enjeu des plus importants au début du XXIème siècle ? Comment ne pas voir dans l’utilisation de cette image qui l’émerveilla, que celle-ci devrait mener à l’humilité et nous inciter à changer notre regard sur notre Terre-Mère, Gaïa.
Son étude des mythes et religions, ainsi que son insatiable quête de sens à l’instar d’un éclaireur du chemin de la connaissance, sont à l’origine de ces œuvres à tiroirs créées par l’artiste, véritables visions de la Terre-Mère/Femme originelle, réceptacle au même titre que le Graal de l’humanité, sortes de prophéties matriarcales, qui, plus que jamais aujourd’hui, sonnent juste par leur façon d’évoquer une réappropriation du corps, la prise de conscience des actes liés à ce dernier et donc à l’Environnement.
Certains n’y verront que des éléments épars de corps, certains les trouveront peut-être obscènes mais d’autres, à l’inverse, plongeront dans le puits afin de se rencontrer eux-mêmes.
La sexualité, qui est également présente dans ces œuvres, nous définit et oser la regarder c’est oser se regarder en face car elle est, par son énergie créatrice, source de toutes choses.
Au-delà du message de ces œuvres qui sous-entend que les polarités féminines et masculines, indépendamment du genre puisque les polarités sont présentes en tout, doivent se réunifier en conscience pour conduire à une égalité salutaire, l’art d’Alain Jacquet nous livre la possibilité, tout à la fois tenter de nous comprendre, de comprendre le Monde et par là-même, dans une interrogation ô combien actuelle, avoir espoir de le préserver.