L’Art, une fenêtre à travers le chaos du monde
Jean Hélion & André Masson
23 mai – 12 juillet 2024

“Dès 1984, je découvris la peinture de Jean Hélion, peut-être au travers d’une revue, Eighty Magazine, quoique ce n’est pas certain, je me souviens avoir correspondu avec Karl Flinker*. J’étais un tout jeune apprenti peintre autodidacte qui s’était lancé un an auparavant, je ne sais plus ce qui me poussa alors à écrire mais j’écrivis mon premier texte consacré à un artiste et j’appris plus tard que ce fut le dernier sur son travail que Jean Hélion lut avant sa disparition en 1987. Une nuit d’octobre, précisément celle du 27 au 28, je fis une sorte de rêve prémonitoire au sujet d’Hélion et de Masson et quelle ne fut pas ma surprise, le lendemain, lorsque j’appris leur disparition simultanée durant cette même nuit. Peu de temps après, Nicolas Hélion me proposa de travailler avec lui et j’eus alors entre les mains de nombreuses œuvres des deux artistes.” Hervé Bize

La galerie a le plaisir d’annoncer une exposition singulière et exceptionnelle dont l’idée germait depuis fort longtemps et que l’actualité “institutionnelle” consacrées à ces deux artistes majeurs du XXème siècle, Jean Hélion (1904-1987) et André Masson (1896-1987), a rendu comme une évidence. En effet, il est étonnant que deux d’entre elles parmi les plus importantes de l’hexagone, le Musée d’Art Moderne de Paris et le Centre Pompidou-Metz, programment simultanément deux rétrospectives, Hélion à Paris et Masson à Metz.**

La galerie a été de façon très pionnière, peut-être faut-il le rappeler alors que 2024 constitue le 35ème anniversaire de ses activités, précisément dès le début des années 1990, l’une des rares galeries d’art contemporain à inclure régulièrement dans son programme la présence d’artistes historiques de façon à resituer et à ancrer l’attention constante qu’elle a porté à des artistes contemporains, de manière pluri-générationnelle.
Nous ne pouvions pas ne pas nous associer à cette actualité muséale en proposant de réunir Hélion et Masson dont les œuvres, qui ont traversé les conflits et les grands bouleversements du siècle dernier, entretiennent des affinités manifestes, même si plastiquement parlant elles semblent au premier abord relativement éloignées — quoique Hélion ait parfois pour ainsi dire “flirté“ avec le surréalisme — non seulement parce que leurs démarches participèrent à différentes avant-gardes ou mouvements pour mieux s’en détacher mais aussi et surtout à cause de l’influence qu’elles ont l’une comme l’autre exercé à l’étranger, particulièrement aux États-Unis.

L’ensemble d’œuvres que nous réunissons spécialement pour l’occasion, peintures et œuvres sur papier, s’étend chronologiquement des années 1920 à la fin des années 1970.
Cette exposition constitue comme une sorte de boucle à un parcours engagé par Hervé Bize pour promouvoir la diffusion de l’art dans l’Est de la France — ensuite bien au-delà — et ce dès 1986, c’est-à-dire juste avant que ces deux artistes d’exception ne disparaissent.

* Karl Flinker (1923-1991) fut le marchand de Jean Hélion à Paris à partir de 1974.
** Jean Hélion au Musée d’Art Moderne de Paris, du 22 mars au 18 août et André Masson au Centre Pompidou-Metz, du 28 mars au 2 septembre.