Mark Alsterlind, Leporello & les autres
13 septembre - 26 octobre 1991

 

Si Mark Alsterlind a délaissé depuis plus d’un an le travail sur toile au profit de grandes peintures sur papier aux bords déchiquetés, il a choisi de présenter, à l’occasion de sa seconde exposition à la galerie Art Attitude, des oeuvres qui démontrent le rapport étroit qu’il entretient avec le livre et l’écriture.
En effet, aux livres de compte, minutes, manuscrits, sur lesquels il travaille quotidiennement, s’ajoutent désormais d’autres pièces, des livres trouvés en Suisse, que les brocanteurs nomment Leporello et qui se déplient en accordéon*.
Cinq d’entre eux figurent dans l’exposition, aux côtés d’une soixantaine de petits peintures sur papier, issues d’un travail préparatoire de l’artiste pour un livre.
Toutes ces oeuvres contiennent les formes d’objets mystérieux, d’instruments, plus ou moins reconnaissables, dont nous ignorons les destination mais qui sans conteste, appartiennent au registre du chercheur, du découvreur.
C’est bien la peinture qui est le sujet de ces pseudo-représentations; ces signes, comme le souligne Vianney Lacombe dans une récente contribution, ne sont que des prétextes pour organiser la surface de ses tableaux, mais ces prétextes ne sont pas tout à fait innocents. Ils ne renvoient pas à l’homme qui les utilise, dont on ne peut que remarquer l’absence. Ils sont l’homme, dont les traces de pas sont imprimées sur le sol. Ils sont l’impossibilité de réunir actuellement les renseignements nécessaires à sa représentation (…).
*Leporello est le nom du valet de Don Juan dans l’opéra de Mozart.