Si l’on connaît désormais ses plantes, étonnantes sculptures cousues à partir d’uniformes de policiers allemands, depuis quatre ans, Peter Rösel se rend régulièrement dans les déserts de Namibie pour les besoins d’un projet inattendu : peindre des mirages.
Si dans ses travaux antérieurs, il avait souvent utilisé des images trouvées, il a cette fois souhaité procéder différemment en se rendant en Afrique.
A l’heure où la réalité virtuelle a investi bien des champs de la création, le postulat de Peter Rösel s’avère pour le moins pertinent. En effet, le choix du médium pictural, s’il peut apparaître paradoxal actuellement en regard de l’inflation de la photographie et de la vidéo, s’est imposé à Rösel car il lui permettait de construire entièrement et consciemment l’image.
Après avoir essayé de capturer le paysage le plus précisément possible, sur le motif, pour reprendre une expression propre aux peintres paysagistes du XIXème siècle, Rösel a finalement décidé, devant les contraintes du terrain, de travailler dans son atelier berlinois avec les esquisses réalisées sur place, et de pouvoir ainsi poser un nouveau regard sur l’ensemble du travail engagé.
« Avec le recul, j’ai ressenti le besoin d’introduire des éléments très familiers dans les peintures, pour rendre celles-ci plus accessibles. C’est ainsi que j’ai ajouté des figures humaines ou des voitures qui correspondent à ce que j’ai vu sur place. Je pense que ce n’est pas du tout nécessaire de créer une peinture authentique, qui reproduit exactement ce que tu vois à un moment précis. Avec mon expérience intense du terrain, la distance aide à créer des images, car la mise en scène, si je puis dire ainsi, est un processus complètement différent, et le résultat doit être authentique. »
Un ensemble de huit peintures, dont certaines de grandes dimensions, constitue l’exposition proposée par la galerie du 7 décembre au 23 février.
Peter Rösel est invité par l’Ecole nationale supérieure d’art de Nancy pour un workshop du 21 au 25 janvier 2002.
Celui-ci donnera également lieu à la présentation de deux sculptures de 1998 dans le péristyle.