U Scope I’m God Say Hi Or Be John
30 mars - 1er juillet 2017

La galerie est heureuse d’annoncer la prochaine exposition qui se tiendra dans ses murs après une interruption de quelques mois.

Elle porte un intitulé pour le moins mystérieux, U Scope I’m God Say Hi Or Be John (fruit d’un anagramme) et sera constituée d’œuvres d’artistes français et internationaux (Jean-Michel Alberola, Miguel Branco, Delia Brown, Bruno Carbonnet, Peter Dreher, Marcel Dzama, Jean Hélion, Alain Jacquet, Joan Jonas, Bruno Perramant, Eric Poitevin, Gabriel Vormstein et Andy Warhol), autour d’un thème extrêmement fécond dans l’Histoire de l’Art, celui de la vanité.

L’imprévisibilité est le fait que tout peut arriver.
Partons du principe que sans imprévu il n’y a pas de tragique et que sans ce tragique il n’y a donc pas d’espoir. La création des institutions a eu pour but de limiter les imprévus de type Révolution mais dans cette période d’incertitude absolue que représente une période de crise, pouvons-nous dire en citant Emmanuel Levinas que nous arrivons à la fin d’une certaine intelligibilité puisque nous avons perdu nos repères ?
Nous nous retrouvons donc sans outils pour comprendre et penser le Monde, à cause d’un changement de sens des mots employés; par exemple l’Humain est devenu Capital humain, par Liberté nous devons comprendre Circulation du Capital, et la Vertu ainsi que le Mérite personnel ont été remplacés par Évaluation et Concurrence… Cette idéologie détruit l’Homme et son Lien social pour aboutir à un individu isolé: cette fragmentation de la société rend caduque nos critères d’analyse, dans quel but ?
La disparition des médiateurs, si importants dans la structuration du monde, met en crise notre système démocratique ; elle est à l’origine de la déstructuration du monde tel que nous le connaissons, dans une logique concurrentielle propre au Néolibéralisme.
Au regard du passé, une révolution peut autant mener au communisme qu’au fascisme lesquels ont tous deux comme finalité l’anéantissement de l’émancipation individuelle.
Cette perception du temps qui passe nous donne l’impression d’atteindre un horizon de prévisibilité au-delà duquel plus rien n’est maîtrisable, nous ne pouvons plus croire en nos institutions qui apparaissent comme figées, ni dans un monde politique parvenu à ses limites, ne contrôlant plus le « cours naturel des choses » de ce monde en mutation.
De cette perte de repères naissent des mouvements extrêmes, prévisibles, avec leur lot de revendications identitaires, qui visent à remplacer l’identité sociale par l’identité originelle/culturelle et conduisent au rejet de toute altérité.
Prôner le multiculturalisme est ambigu puisque dans cet absolu il y a la négation de la différence de l’autre ou de la haine de l’autre. Dans le rejet de l’autre se trouve le rejet de tous les chercheurs qui ont une pensée critique et combattent la négation.
Proférer des mensonges ou mener une politique négationniste, s’en prendre à la pensée critique afin de ne promouvoir que la valeur marchande est quelque chose que notre histoire a déjà traversé mais qui par une incompréhensible amnésie des traumas des expériences passées est en voie de se répéter.
L’imprévisible est donc un refus de voir et de savoir, un déni de réalité.
Agathe Marie-Louise, janvier 2017